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Une nouvelle étude utilise des données multirégionales pour déterminer ce qui influe sur l’accès aux soins psychiatriques au Canada

Le Dr David Rudoler, un homme blanc souriant aux cheveux bruns courts et aux lunettes. Le texte se lit comme suit : Pleins feux sur le chercheur GSAD. Le logo du RRDS Canada se trouve en haut.
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La maladie mentale est la première cause d’invalidité au Canada et ailleurs dans le monde. Pendant la pandémie mondiale de COVID-19, bien qu’un Canadien sur cinq ait déclaré avoir besoin d’aide pour sa santé mentale, près de la moitié des personnes en question n’ont pas bénéficié des soins nécessaires. Bien que certains imputent ce problème à une pénurie de psychiatres, bon nombre de praticiens le jugent attribuable à d’autres causes, que le Dr David Rudoler cherche à déterminer.

« Le nombre de psychiatres est évidemment insuffisant, indique le Dr Rudoler, professeur agrégé à l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario et titulaire d’une chaire de recherche au Centre des sciences de la santé mentale Ontario Shores. Mais on ne s’est penché sur le problème qu’à l’échelle provinciale. » C’est pourquoi le Dr Rudoler et ses collègues mènent actuellement une analyse interprovinciale des pratiques psychiatriques et de la prestation des soins psychiatriques, grâce au Guichet de soutien à l’accès aux données (GSAD) du RRDS Canada.

« Le fait de disposer d’un guichet unique pour l’accès aux données permettra, espérons-le, de multiplier les études interprovinciales et pancanadiennes, de cerner d’importantes différences touchant les modes de prestation des soins de santé, ainsi que d’évaluer les effets des politiques et mesures provinciales. »

L’Étude pancanadienne sur les soins psychiatriques est la première étude multiprovinciale portant sur l’effectif psychiatrique au Canada. Elle repose sur des données administratives de la Colombie-Britannique, du Manitoba et de l’Ontario pour procéder à une analyse interprovinciale des pratiques psychiatriques et de la prestation des soins psychiatriques. Financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, elle porte notamment sur les types de services fournis, les personnes qui y ont accès, les lieux d’accès à ces services dans chaque province, ainsi que sur les caractéristiques démographiques de l’effectif psychiatrique.

Cette étude s’inspire de travaux antérieurs du Dr Rudoler portant sur les caractéristiques de l’effectif psychiatrique en Ontario. Le Dr Rudoler a commencé à s’intéresser à la question dans le cadre de ses travaux postdoctoraux au Centre de toxicomanie et de santé mentale. La nouvelle étude qu’il mène vise à cerner les similarités et les différences entre les pratiques psychiatriques à l’échelle du pays.

L’équipe du Dr Rudoler a eu recours au GSAD pour accéder à des données administratives multirégionales, couramment recueillies dans le cadre de la prestation des soins de santé. Disposant désormais de telles données issues de trois provinces, elle entend maintenant les analyser.

Selon le Dr Rudoler, l’exploitation de données multirégionales est essentielle à la conduite de l’étude qu’il mène avec son équipe : « Cela nous permet de déterminer si les pratiques observées sont semblables d’une province à l’autre. Nous avons, par exemple, décelé en Ontario d’importantes différences entre les pratiques psychiatriques en zones rurales et celles en zones urbaines. » Les chercheurs souhaitent déterminer si ces différences liées à la densité de la population sont les mêmes dans les autres provinces, afin de cerner l’incidence de la densité sur l’ampleur de l’effectif psychiatrique.

L’exploitation de données de diverses provinces permet aussi aux chercheurs d’évaluer l’incidence des différentes politiques et mesures provinciales, notamment les politiques relatives à la rémunération des psychiatres et les méthodes employées pour recruter durablement des psychiatres dans certaines collectivités. « Toutes ces politiques et mesures peuvent influer sur la manière dont les psychiatres choisissent d’exercer, sur les lieux où ils choisissent de le faire et sur la répartition des services psychiatriques dans chaque province, ce qui a une incidence sur les soins de santé mentale à l’échelle du pays », affirme le Dr Rudoler.

Le GSAD du RRDS Canada a permis au Dr Rudoler et à son équipe de disposer d’un guichet unique pour accéder aux données dont ils avaient besoin : « Le GSAD épargne aux chercheurs les tracas liés aux divers processus administratifs des centres de données. Ils n’ont à formuler qu’une seule demande d’accès aux données, au lieu de trois ou quatre. »

Le GSAD est en effet un guichet unique destiné aux chercheurs qui ont besoin d’accéder aux données administratives de plus d’un organisme territorial, provincial ou pancanadien. Il offre aussi de l’information sur l’accessibilité des banques de données, les algorithmes communs, la législation sur la protection de la vie privée et les processus d’accès aux données à l’échelle du pays. Depuis son lancement en 2020, le GSAD fait office de guichet unique pour les chercheurs : il coordonne l’examen initial de divers projets, évalue l’admissibilité et la faisabilité des demandes de données qui lui ont été soumises, effectue des estimations de coûts et assure un soutien centralisé en matière d’accès aux données jusqu’à la communication de ces dernières. « Même s’il existe encore des problèmes, comme l’obligation d’obtenir l’approbation du conseil d’éthique de la recherche de chaque province, on observe une harmonisation accrue en matière de formulation des demandes de données et de compilation de la documentation », ajoute le Dr Rudoler.

Le recours au GSAD permet aussi de faire des demandes d’accès aux données multirégionales plus claires et transparentes. « L’établissement d’un plan détaillé précisant les types de données dont nous avions besoin à l’échelle des trois provinces a permis à l’équipe du GSAD de mettre en lumière d’importantes différences entre celles-ci, et l’ampleur possible de l’harmonisation des éléments de données », explique le Dr Rudoler. L’équipe du GSAD facilite en outre la communication entre les centres de données et les analystes chargés d’examiner et de préparer les données.

« Le fait d’avoir pris le temps dès le départ de procéder correctement va s’avérer bénéfique à long terme, précise le Dr Rudoler. Cela devrait se traduire par un résultat final plus fiable que si nous avions dû nous plier à un processus distinct pour chaque province. »

Le Dr Rudoler insiste sur l’importance des données multirégionales pour les chercheurs en santé canadiens : « En raison de l’organisation de notre système de santé, fondé sur une prestation provinciale des soins, les données sont dispersées dans divers centres de données au sein de chaque province, ce qui peut inciter les chercheurs à limiter leurs études à une seule province, explique-t-il. Le fait de disposer d’un guichet unique pour l’accès aux données permettra, espérons-le, de multiplier les études interprovinciales et pancanadiennes, de cerner d’importantes différences touchant les modes de prestation des soins de santé, ainsi que d’évaluer les effets des politiques et mesures provinciales. »

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